Les professionnels de l'immobilier pointent du doigt des vendeurs trop gourmands... Ces mêmes vendeurs s'en défendent et estimant ne pas avoir à brader leurs biens.
Claude a mis en vente sa maison de la rue de Lens, à proximité de la place Philippe-Lebon, il y a plus de six mois. Prix affiché : 380 000 E pour cette 1900 de 145 m² entièrement rénovée avec
jardinet. Après plusieurs visites, le propriétaire est dépité. « Les gens la trouvent jolie, mais attendent en se disant que ça va baisser », explique-t-il visiblement agacé. Or, Claude
n'en démord pas : « J'attends, je ne baisserai pas. » Rue de Turenne, à Vauban, un autre vendeur est confronté au même problème. C'est en février 2008 qu'il a mis en vente une maison
bourgeoise d'angle du début du siècle. Cinq chambres, cheminées en marbre, cour et garage... Un bien d'exception dans un quartier prisé. Mise à prix 600 000 E, son propriétaire s'est progressivement
ravisé. « Je suis passé à 570, puis 550, puis 530. etc. Aujourd'hui, elle est à 445 000 E.
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Depuis février, je ne baisse plus. À un moment donné, il faut savoir dire stop ! » En cause, selon ces deux propriétaires : une offre qui redevient plus importante et des acheteurs, moins pressés, qui
invoquent la chute de l'immobilier.
« Les acheteurs voudraient faire les prix ! », tempête Claude. Même avis chez son comparse : « Je l'aurais mise à n'importe quel prix, les acheteurs demanderaient moins. Ils cherchent un discount
de - 20 %. » L'un maintient son offre vaille que vaille, refusant de « se prostituer ». L'autre envisage de louer son bien si rien ne bouge d'ici l'été. Preuve en tout cas que le marché
n'est pas encore totalement rééquilibré.
Christophe Cavrois n'a pas oublié qu'il y a vingt ans il a ouvert la première agence immobilière du vieux Lille : « Aujourd'hui, on est quatorze. Enfin, pour l'instant... » A l'époque,
il avait vendu les premiers lofts du secteur, au 38, rue de Jemmapes. « Le vieux Lille, qui commence à la Grand-Place et qui s'arrête place du Concert, c'est celui des "Parisiens". Le vrai connaisseur va
rechercher une maison plus spacieuse, avec un porche et un bout de jardin, et il va habiter rue Royale, rue Saint-André... Et pas dans les immeubles découpés et redécoupés de la rue de la Monnaie ou de la rue
Lepelletier », explique-t-il.
C'est toutefois avec un plaisir non dissimulé qu'il a vu naître un nouveau vieux Lille : celui des immeubles colorés du secteur de la rue Saint-Sébastien comme l'Hôtel de Courtray, le long du quai des Chevillards, en
bordure d'un canal artificiel enjambé par des petits ponts de brique. Et tant pis si de pseudo-puristes ont surnommé l'endroit « Disneyland ». « Rue Saint-André, on compte déjà sept
restaurants, se félicite Christophe Cavrois . Et les gens peuvent trouver à se loger pour 2 500 et 3 000 E/m2. » Une vingtaine de nouveaux immeubles (et plus de 2 000 logements) ont poussé ici depuis
le début des années2000, drainant une population rajeunie incapable de s'offrir l'autre vieux Lille. L'ancien quartier des abattoirs est de retour à la vie http://www.jedeniche.com
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